« Je suis né où, moi ? » demande Solal, 8
ans, et très au courant de ses origines…
« - J’étais comment bébé, moi ?
- Je ressemble à qui ?
- A quelle heure je suis né ? … »
Solal fait face à un grand vide de deux ans et demi.
Deux ans et demi de rien, de souvenirs probablement enfouis
quelque part, deux ans et demi sans photo ou presque, en tout cas, pas de photos
bébé…
Deux ans et demi où tu as probablement manqué d’amour, comme en
témoignent tes multiples prises en charge par les services éthiopiens à
l’enfance. Deux ans et demi de survie, dans un contexte rude, où les fondamentaux n'étaient pas là.
Comment faire face à ce grand vide ?
En se mettant souvent en colère, contre ce néant. Une colère immense ...
« Connaître son heure de naissance, tu sais, ça ne sert
à rien, » lui dis-je, redoutant un peu sa réaction et la douleur à laquelle renvoit ce défaut d'information.
« Ben si, parce que si je suis née avant Célia, qui est
aussi du 30 juillet, ben je suis le plus grand ! »
A hauteur d’enfant, tous les détails sont importants !
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