Je suis en joie après avoir reçu le courrier ce matin :
« ça y est, on l’a : la plénière ! »
C’est la deuxième, mais cela me fait le même effet : je
suis pleinement maman.
C’est idiot, car être pleinement maman, c’est d’abord notre
vie de famille au quotidien. Mais si l’on prend un peu de recul, tant qu’on n’a
pas ce papier, on est quoi, nous parents, pour vous ?
Alors que quand la plénière est passée, on reçoit l’Acte de
naissance.
C’est écrit : vous êtes, tous les deux, nés de Nicolas
Jean-Marie Orance et Karine Madeleine Jaqueline Gevrey. L’un à Séoul, l’autre à
Dire dawa. Et oui, j’aime accoucher à l’étranger, voilà tout !
C’est idiot, mais cela gomme le petit morceau de vie sans
nous, nous rapproche encore, nous lie encore plus fort. Ce papier m’émeut.
Voilà.
Tout comme le livret de famille, enfin remplit ! Le
maire était pourtant prometteur lors de notre mariage : ‘il y a de la
place pour huit enfants !’
On aura mis un peu de temps à en inscrire deux, et beaucoup
d’efforts aussi. Et beaucoup de décisions pas faciles. Est-ce le bon projet, le
bon chemin ?
L’adoption amène à se poser d’importantes questions que l’on
ne se pose pas forcément quand on décide d’avoir un enfant biologique. On se
triture la tête tout seul, on nous la triture, on se la triture à deux… Et
puis, on fait des rencontres, décisives. Comme ce bébé, arrivé de Corée
quelques mois auparavant, que son papa a bien voulu me laisser porter lors
d’une rencontre EFA.
Je me demandais si j’étais capable d’aimer un enfant qui ne
soit pas le mien. En prenant cet enfant du bout du monde dans les bras, j’en ai
eu la conviction profonde.
Avec cela en soit, on est plus forts. Plus forts pour
convaincre les autres, plus forts pour attendre et attendre encore, et plus
forts pour faire face ensuite aux sacrés quarts d’heure que vous nous faites
vivre parfois !
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